Le mois de septembre a été marqué par cinq événements majeurs.
Le premier, rituel, c’est la « rentrée des classes ». Les enfants d’âge scolaires reprennent le chemin de l’école. Les étudiants font de même, quoi qu’en ordre plus dispersés. Cela permet en général aux entreprises de redémarrer franchement leur activité et de relancer leurs projets, après la période estivale où il manque toujours un collègue, un fournisseur ou un client pour faire avancer les dossier. Ce serait une rentrée des plus classiques s’il n’y avait pas la COVID19.
Covid19, saison 2
Ce virus chinois est le deuxième fait marquant de ce mois de septembre. D’un pays à l’autre, les mesures sont différentes mais vont globalement toutes dans la même direction : les gouvernements redoublent de précaution dans la crainte – légitime – d’une reprise de l’épidémie. Et sans doute inquiets de se voir reprocher a posteriori (c’est toujours plus facile !) de ne pas en avoir fait assez. La question qui taraude tous les dirigeants : l’épidémie va-t-elle repartir avec la baisse des températures et le retour du brassage scolaire et universitaire. Réponse dans un mois.
Migrants, encore et toujours
Le troisième événement est migratoire. Encouragées par les changements politiques survenus en Espagne et surtout en Italie, les passeurs ont repris leur activité lucrative, avec la complicité de fait des ONG qui arment des bateaux pour les récupérer. Les trafiquants n’ont même plus le souci d’affréter des navires capables de rejoindre les côtes européennes, non, quelques litres de carburant suffisent pour amener leur cargaison humaine au large des eaux libyennes ou tunisiennes, les navires des bonnes âmes pro-immigration prennent alors le relais. Les observations satellites des navires en Méditerranée ne laissent aucun doute quand à ce modus operandi.
A Bruxelles, l’Union Européenne prend le relais et tente actuellement d’imposer aux différents Etats membres une obligation de se répartir les migrants. Ce nouveau « Pacte sur la migration et l’asile » supprime le « Règlement de Dublin » qui régit actuellement les règles migratoires au sein de l’UE. Certains pays (Pologne, Hongrie et Autriche en tête, mais aussi République Tchèque et Slovaquie) n’entendent pas accepter ce nouveau pacte. A l’heure qu’il est, Bruxelles menace ces pas de sanctions financières. A suivre.
La Turquie et l’Europe : je t’aime, moi non plus
Le quatrième événement marquant est diplomatique. Le chef de l’Etat turc continue sa politique expansionniste. Outre son intervention en Syrie et en Libye (que la France ne saura lui reprocher), la Turquie continue ses forages pétroliers exploratoires dans les eaux chypriotes. Les flottes militaires présentes (Turque, Chypriote, mais surtout Grecque et Française) se toisent dangereusement. Le président Erdogan fait dans la surenchère verbale en menaçant les pays européens d’actions militantes de la part des immigrés turcs installées en ses frontières.
Le conflit s’est quelque peu déplacé vers l’Est, l’Azerbaïdjan ayant décidé de reprendre le Haut Karabagh, province enclavée au sein de ce pays mais se revendiquant arménienne. Le précédent conflit s’était soldé par une victoire arménienne en 1994 à l’issue de six ans d’un conflit de moyenne – basse intensité. D’après les chancelleries, la Turquie soutient quasi-ouvertement Bakou. Les pays européens sont comme à leur (mauvaise) habitude forts en paroles et faibles en actions. Ils condamnent fermement l’agression et exigent un cessez-le-feu et l’ouverture de négociations. Prière de ne pas rire, même si cela à un air de déjà-vu. Il est fort ) parier que c’est le plus grand pays européen qui imposera ses décisions, in fine : la Russie.
Une chose est sûre, le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne est mort et enterré, même si personne ne prendra son courage diplomatique à deux mains pour le reconnaître.
Brexit, une série à rebondissement
Enfin le cinquième fait marquant concerne la Grande-Bretagne. Le Premier ministre britannique semble aujourd’hui plus que jamais mériter son titre de « locataire du 10 Downing street » tant son avenir dans le poste est incertain. Il lui est reproché d’avoir mal géré la crise du Covid19 mais aussi de très mal gérer la sortie de l’Union Européenne – laquelle s’efforce de ne rien simplifier pour ne pas donner à d’autres pays membres de l’Union Européenne l’idée saugrenue de tenter la même aventure. A trois mois de l’échéance du 1er janvier 2021, il n’est pas sûr qu’il y aura un accord entre l’Union Européenne et la Grande-Bretagne.
En septembre, Madame von der Layen a également délivré son discours sur l’état de l’union Européenne. Ce discours, qui singe (copie) les Etats-Unis, n’a quasiment pas été retransmis par les médias européens. Ils ont préféré l’original à la copie et ont relayé abondamment le débat Trump – Biden outre -Atlantique. Sic transit gloria mundi.