Encore une fois, trois mots résument le mois de décembre 2020 en Europe : Brexit, Covid, Noël. 

BREXIT

Boris Johnson, aka « Bojo », le Premier ministre britannique est finalement parvenu à un accord de sortie de l’Union Européenne. Comme souvent dans les négociations syndicales, l’accord a été obtenu à l’arrachée, en toute fin de période de négociation, et certains sujets qui fâchent ont été plus ou moins éludés, comme on glisse les derniers moutons de poussière sout le tapis après avoir aspiré le salon.

Le point d’achoppement final portait sur les zones de pêche.  Les eaux brittaniques de la Manche et encore plus de la Mer du Nord sont particulièrement poissonneuses. Leur accès, ou leur fermeture, garantie la vie – ou la mort – du secteur économique de la pêche dans de nombreux pays côtiers (France, Belgique, Pays-Bas, Danemark principalement).

Cet accord permet à la Grande-Bretagne d’accéder au Marché Européen sans droit de douane (globalement), un peu à l’image d’autres accords de libre-échange que l’Europe a pu signer par ailleurs, en particulier avec le Canada.

La conclusion qui s’impose : il est possible de sortir de l’Union Européenne sans que ce soit la fin du monde. Les 336 millions d’habitants européens qui n’en font pas partie ne diront pas l’inverse (en incluant la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie – mais il en reste encore 100 millions si on les décompte). Ce constat incitera peut-être l’Union Européenne à écouter plus attentivement les voix des peuples d’Europe et à ne plus jouer le jeu idiot du « moi ou rien ». 

COVID

Le Royaume-Uni ne pouvait pas partir sans laisser un petit cadeau derrière lui. Il s’appellera le « variant anglais » : c’est une variation du Covid qui se caractérise par une contagiosité bien plus élevée que le Covid antérieur.

Les pays européens ont tenté de s’en prémunir en fermant leurs espaces aux voyageurs arrivant de Grande-Bretagne à la veille de Noël, mais en vain semble-t-il. Cela a en outre généré une jolie pagaille dans les transports (principalement avion mais aussi ferroviaire, via le Shuttle). Cet aléas aérien (de nombreuses personnes se sont retrouvées en grande difficultés dans des aéroports de transit ou très loin de leur lieu d’habitation) ne va malheureusement pas inciter les Européens à reprendre l’avion…

La bonne nouvelle, en revanche, c’est l’arrivée des vaccins et le lancement des campagnes de vaccination. Cela augure d’une sortie définitive du COVID à la fin du printemps prochain. Réjouissons-nous de cette perspective d’un retour à la normale cet été. 

Fêtes de fin d’année

L’Europe ayant des racines chrétiennes – c’est une affirmation, pas une question – Noël y est fêté largement et correspond à une période de forte consommation réparties entre les cadeaux offerts aux enfants et aux proches, et achats gastronomiques des tables de fêtes bien garnies de Noël et du Réveillon du 31 décembre. Les gouvernements européens ont eu à jongler entre deux impératifs totalement irréconciliables : limiter les contacts humains, particulièrement en espaces fermés, pour limiter la propagation de ce satané virus, et laisser les Européens faire leurs emplettes afin de favoriser la vié – ou devrait-on plutôt écrire « la survie » – économique des entreprises.

Ce hiatus ne peut que générer des bizarreries (pour le dire poliment) et des mécontentements : supermarchés, grands magasins et transports en commun archibondés face à des bars et des restaurants fermés et sans possibilité de proposer la moindre ouverture partielle, même avec jauge réduite,  plexiglass entre les convives et autres mesures ad hoc. Non, rien, nada.

C’est ainsi que les stations de sport d’hiver se sont retrouvées fermées côté français et italien des Alpes mais ouvertes côtés suisses et autrichiens. Allez comprendre. 

Bonne année 2021

Tous les Européens ont eu a cœur, aux premiers jours de 2021, d’enterrer 2020 et de se souhaiter une année 2021 bien meilleure. C’est tout ce qu’on peut leur souhaiter effectivement.