Une révolution s’avance lentement – mais surement – dans le monde des applications numériques.
Elle se résume assez simplement : pour développer une appli, il fallait jusque-là beaucoup de temps, d’argent et de compétences. Avec le Low Code No Code, il faudra tout simplement dix fois moins de temps, dix fois moins d’argent et (presque) tout le monde pourra le faire.

Toute chose égale par ailleurs, on peut comparer le Low Code No Code à des briques Lego™ ou à des éléments préfabriqués dans la construction d’un logement : tout le monde pourra choisir parmi un large éventail d’éléments de bases pour créer un ensemble (une appli) unique.

L’avion Lego™ de mon fils ne ressemble pas à l’avion Lego™ de son ami, et pourtant ils ont tous les deux pioché dans la même boite de blocs élémentaires.

De même deux immeubles à La Défense ne se ressemblent pas, même si les placo, les huisseries, les prises électriques et les robinets ont été acheté dans les mêmes catalogues ou auprès des mêmes fournisseurs.

Et bien pour créer une application, le Low Code No Code vous fait la même promesse : vous piocher dans le catalogues de « blocs élémentaires » de la plateforme Low Code No Code et vous construisez vous-même votre application.
Vous pouvez choisir votre plateforme Low Code No Code en fonction de la richesse de son catalogue, ou de ses spécificités, puisque certaines se spécialisent sur des verticales métier.

On peut sans problème imaginer des plateforme Low Code No Code qui soient orientées vers la distribution et le commerce quand d’autres se spécialiseront plus sur les outils de la comptabilité, de la banque et de la finance, et un troisième groupe se spécialisera dans les appli industrielles et logistiques.

Pourra-t-on tous créer une appli sans être codeur ?

Oui et non. Oui car il n’y aura plus besoin d’être un spécialiste Python, Java, C++ ou tout autre langage informatique pour développer une appli. Et non car certains sauront et aimeront le faire quand d’autres n’y trouveront jamais leur intérêt. Mais celui qui veut développer une application en Low Code No Code peut s’y mettre.

Le rapport Gartner qui évoque l’émergence du Low Code No Code précise que 75% des appli devraient être développées avec cette technologie dans les deux ans qui viennent. Les levées de fonds des start-ups spécialisées en Low Code No Code donnent parfois le vertige, puisque certaines levées se comptent en centaines de millions de dollars, excusez du peu.

Si jusque-là le Low Code No Code était resté un peu marginal dans l’écosystème du développement d’applications, il est en train de sortir de sa caverne où il vivotait. Les grands groupes internationaux sont en train d’y passer. Leurs responsables innovations sont le plus souvent déjà convaincus par cette révolution en devenir. (Les thématiques abordées par l’association « Innovation Makers Alliance » sont à ce titre extrêmement parlant.) Reste désormais pour eux à « évangéliser » leurs collègues et les Comex.

En effet, le Low Code No Code n’est pas seulement une révolution numérique, c’est aussi une révolution intellectuelle : cela modifie de nombreuses habitudes professionnelles.

 

Tout d’abord, la rapidité.

Quand une entreprise (disons une banque, par exemple) voulait créer une application numérique pour une fonction particulière, il fallait définir un cahier des charges, budgéter l’opération, monter un suivi du chantier, faire appel (le plus souvent) à des prestataires extérieurs, sérial-codeurs fort coûteux, et parfois, horreur des horreurs, amender le projet et recommencer la négociation (budget, calendrier, prestataires,…). Et prier un peu pour que deux ans après l’application livrée soit conforme aux attentes et que celles-ci n’aient pas évoluer entre-temps, ce qui est parfois une gageure.

Le Low Code No code promet de diviser par dix les temps de développement. Et ce n’est pas qu’une promesse. Les acteurs du Low Code No code fourmillent d’histoires de projets qu’ils ont rattrapés après des mois de développement onéreux mais stériles.

Autre révolution intellectuelle : le coût.

Développer une application coûtait globalement cher. Voire très cher. Le marché des « développeur codeur » est un marché en tension permanente ou presque : il y a toujours plus d’applications à développer que de codeurs disponibles pour le faire, d’où une envolée des TJM, ces Tarifs Journaliers Moyens, et donc le prix des applications.
En réduisant très sensiblement le temps passé à développer une application d’une part, et en rendant ce développement accessible au plus grand nombre, d’autre part, le Low Code No Code divise par cinq, dix, vingt, les coûts des applications.

 

Enfin, dernière révolution du Low Code No Code : les compétences pour créer une application.

Avant, développer une application était une affaire de spécialistes. Lesquels étaient, on l’a vu, rares et chers. Cela avait pour effet logique une auto-limitation de la création de nouvelles applications. Qui serait assez stupide pour demander à sa hiérarchie un nouvel outil numérique, certes très pratique pour l’équipe, mais dont les budgets seront à coup sûr stratosphériques ?
Le Low Code no Code casse cette dernière barrière. Désormais, tout responsable de B.U (business unit), de Département, de Site, d’équipe, pourra envisager le développement d’une application dédiée à sa propre entité. Il pourra trouver, bien plus facilement qu’avant, le temps, le budget et les compétences pour porter et faire aboutir un tel projet.

C’est donc une révolution qui va impacter aussi bien les métiers que les Directions des systèmes d’Information (DSI) des entreprises et des administrations.

Les métiers peuvent désormais envisager de développer eux-mêmes leurs outils numériques sans passer par la DSI. Et dans l’autre sens, la DSI n’aura plus la main haute sur certains développements et outils numériques (ce qui existait d’ailleurs parfois et que l’on appelait le « Shadow IT » en bon français.)

Cela ne va pas vider pour autant le travail du DSI, mais plutôt le modifier. En effet, la multiplication des applications « locales », si l’on peut dire, peut générer d’autres risques. Des problèmes de compatibilité (d’une appli à l’autre, d’un Département à l’autre), de RGPD, de concurrence ou de doublons internes, voire de cybersécurité.

Voilà, en peu de mots et en quelques lignes, ce que devrait apporter la révolution du Low Code No Code dans les prochaines années, ou plutôt devrais-je dire dans les prochains mois. C’est réellement une révolution, et elle est passionnante.