Le contexte actuel n’est peut-être pas propice à l’aviation mais ce n’est qu’un trou d’air – violent – pour un secteur économique en plein développement.

Le besoin mondial de pilotes de lignes était estimé à 600.000 pilotes entre 2020 et 2040, avant la crise COVID19. Ce chiffre est phénoménal et même s’il va baisser un peu pendant les trois ou quatre prochaines années, il laisse entrevoir de beaux débouchés professionnels pour tous les jeunes qui veulent devenir pilote de ligne.

Pour devenir pilote, il y a, en gros, deux possibilités :

  • Le devenir d’un seul coup ;
  • Y aller progressivement : c’est la formation dite « Modulaire », par modules.

 

Devenir pilote sans avoir jamais piloter avant

C’est le parcours le plus répandu. A l’issue de votre formation scolaire, vous vous inscrivez dans une école de pilotage. Là, en deux ans (ou un peu plus), vous allez d’abord travailler la théorie du brevet de pilote et passer les 14 épreuves théoriques. Dès que vous avez obtenu l’examen théorique, dit « ATPL Théorique » (comptez environ 1 an), vous allez monter dans les avions de l’école et voler, voler, voler jusqu’à obtenir vos examens pratiques (le « CPL » Commercial Pilote Licence).

Les vols se feront d’abord en tandem, avec votre instructeur à vos côtés. Puis, rapidement, vous volerez tout seul. Sur un avion mono-moteur à hélice, puis sur un bimoteur, puis sur un turbomoteur (de type avion de ligne ou business jet). Cette formation dure également une grosse année. A l’issue vous être breveté pilote professionnel.

A la différence du permis de conduire qui permet de conduire tout type de voiture, le brevet de pilote ne vaut que si vous avez obtenu ensuite une qualification sur tel ou tel type d’avion (par exemple une qualification sur Airbus A320, ou sur Boeing 737), que l’on appelle la « QT » pour « Qualification de type ».

Là, vous êtes arrivés sur le marché du travail et pouvez vous faire embaucher dans une compagnie aérienne.

Votre diplôme européen est reconnu par l’EASA, autorité qui chapote l’aviation en Europe. Les règles de l’EASA sont acceptées mondialement. (De nos jours, seule l’Amérique du Nord fonctionne avec un système concurrent et délivre des licences FAA qui permettent de piloter dans les compagnies américaines.)

 

Devenir pilote progressivement : formation « Modulaire »

Dans le second cas,  vous devenez pilote par étapes. Vous obtenez d’abord une licence de pilote de loisir, le PPL (Private Pilote Licence) que vous obtiendrez avec un examen théorique (bien moins difficile et poussé que celui des pilotes professionnels) et une quarantaine d’heures de vols (minimum).

Fort de cette possibilité de voler, vous devez ensuite vous aguerrir, c’est-à-dire accumuler de nombreuses heures de vols (une centaine).

Lorsque vous les avez, vous pouvez ensuite passer l’examen théorique des pilotes de ligne (« ATPL Théorique »), en général chez vous ou en cours du soir.

Vous passez l’examen théorique et vous finissez votre formation (vols bi-moteur, vol aux instruments « IFR – Instrument flight rules », vol sur jet). Après votre succès aux différents examens pratique en vol, vous aussi vous êtes pilote professionnel (CPL)

 

Coûts, avantages et inconvénients de chaque option

Le coût global de votre formation va approcher les 120.000 €. La différence n’est pas flagrante entre une formation d’un bloc ou une formation progressive.

La durée, elle, va nettement changer. Une formation de pilote de ligne « ab initio » en deux ans (sans expérience préalable) va durer deux à deux ans et demi. Tandis que la formation progressive va forcément s’étaler sur 4, voire 5 ans.

Le choix dépend de vos contraintes personnelles et de vos finances. Il peut être compliqué d’obtenir un financement d’une formation à 120.000€. La plupart du temps, les banques demandent aux parents de se porter caution et vont éplucher leur emploi, leurs revenus et leurs feuilles d’imposition. Comme s’ils achetaient un appartement.

La formation continue sur 4 – 5 ans peut permettre à des personnes qui n’ont pas le crédit, ou qui sont plus âgées et ont déjà une activité professionnelle, ou des charges familiales (enfants, crédit en cours) de devenir pilote professionnel progressivement en continuant de travailler – donc d’avoir des revenus – à côté.

La motivation : en formation en école de pilotage, au sein d’une promotion d’élèves, il est plus facile de garder la motivation. L’esprit de cohésion joue. En formation progressive, il faut rester motiver et accrocher à son objectif pendant de nombreuses années. Autant être bien d’accord avec son conjoint avant de se lancer dans la formation, d’autant plus que cela va engloutir tous vos moyens financiers et tout votre temps libre.

Devenir pilote se mérite.

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