Disputes européennes
« La guerre des clans » n’est apparemment pas qu’une série de livres à succès pour adolescents, c’est aussi l’ambiance au sommet de l’Europe.
Premier acte : Joe Biden, nouveau président américain, honore de sa présence une réunion du Conseil Européen dont le président est Charles Michel, un parfait inconnu du grand public, qui accède enfin au rang de célébrité grâce à son hôte prestigieux. Les citoyens européens découvrent cet individu, sa fonction, et pour beaucoup, cet organe de direction de l’Union Européenne du genre plutôt discrète.
Deuxième acte : le désormais célèbre Charles Michel et la présidente de la Commission européenne, Madame von der Leyen, sont invités en Turquie où ils rencontrent le chef d’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan. C’est sous l’œil des caméras qu’un incident diplomatique majeur se produit : les deux hommes s’assoient dans les deux fauteuils présents et Madame von der Leyen, restée debout et qui se racle la gorge de mécontentement, est invitée à s’assoir sur le canapé situé à côté. Beaucoup ont trouvé que l’incident relevait plutôt de la goujaterie que de l’incident diplomatique.
Troisième acte : On apprend dans les jours suivants que les règles protocolaires ont été strictement appliquées et que les parties en présence savaient – a priori – à quoi s’en tenir. Il n’y avait donc pas de « casus belli », tout au plus une indélicatesse protocolaire gênante de misogynie.
Il est fort à parier qu’il y aura de nombreux actes encore à ce vaudeville clochemerlesque financé par les Européens.
DES VACCINATIONS ET DES REBELLES
Luttant contre la pandémie mondiale, l’Union Européenne désire voir un maximum de personnes vaccinées. Nous comptons aujourd’hui plus de 135 millions de doses de vaccin contre le Covid-19 distribuées, avec comme premier pays le Royaume-Uni qui comptabilise plus de 33 millions d’injections.
Cependant, d’autres pays choisissent des voies alternatives. Ainsi la Hongrie fait partie des pays ayant les plus forts taux de vaccination, avec 40% de vaccinés, mais ce sont les sérums de la Russie et de la Chine qui sont inoculés aux patients, sérums non approuvés par l’Union Européenne. En outre, même si le pays compte 26 000 morts sur 10 millions d’habitants depuis le début de l’épidémie, le président Viktor Orbán a décidé d’assouplir les mesures sanitaires en ouvrant tout d’abord les terrasses des cafés et des bars puis les hôtels et les restaurants. Cette démarche, loin de s’accorder aux désirs de l’Union Européenne, n’est pas à but sanitaire mais politique. De cette manière, Viktor Orbán expose clairement son opposition aux politiques de l’Union Européenne et cherche à rallier à sa cause la jeunesse en vue des prochaines élections qui auront lieu en 2022.
ELECTIONS
Les Espagnols s’apprêtent à voter le 4 mai pour les Régionales et la campagne est assez remuante. La gauche (PSOE + Podemos) affronte, outre l’adversaire habituel du PP (Partido Popular), un nouveau parti qui monte, VOX, classé conservateur ou extrême-droite selon que l’on y soit favorable ou défavorable.
En Albanie, troisième victoire consécutive du Parti socialiste (sortant) aux élections législatives.
DOMMAGEs DU BREXIT SUR L’IRLANDe DU NORD
Le 28 avril dernier, le premier ministre d’Irlande du Nord Arlene Foster a posé sa démission. Elle résulte d’une lutte politique importante durant le Brexit : l’Irlande du Nord ne voulait pas qu’une frontière douanière soit instaurée entre elle et l’île de Grande Bretagne. Cependant, ne pouvant la contrer, les Irlandais partisans de l’appartenance au Royaume-Uni se sentirent trahis, ce qui se traduisit par de violentes émeutes début avril entre les unionistes et les républicains, impliquant des incendies et de nombreux blessés, particulièrement chez les forces de l’ordre. Selon la BBC et un sondage réalisé auprès des Irlandais du Nord et du Sud, une réunification serait appliquée d’ici 2025
MER NOIRE : IRA, IRA PAS ?
Les Américains ont tout d’abord annoncé avoir décidé d’envoyer certains navires militaires là-bas. Quinze jours après ils déclarèrent que « finalement, non. » On est clairement dans la partie de « bras d’honneur » et tout le monde montre ses muscles mais se garde bien de tâter ceux du challenger. Essayons quand même d’imaginer les gros titres de la presse si la marine russe décidait d’aller croiser au large des côtes américaines. Shocking, isn’t it ? Et bien c’est ce qui aurait pu se passer, mais dans l’autre sens.
ECHEC DE LA SUPER LEAGUE
Douze clubs de foot ont réussi l’exploit du plus court projet de league de foot du monde. En 48h, 6 clubs anglais, 3 italiens et 3 espagnols ont décidé de créer la super league européenne dans laquelle les 15 meilleurs clubs s’affronteront. Face au tollé de leurs supporters, Manchester City fut la première à abandonner le projet, suivi de près par les autres clubs anglais, 2 italiens et 1 espagnol. Ce projet est actuellement « suspendu pour un futur remodelage » expliquent les promoteurs en langage diplomatique. Cette éclipse ne fut pas perdue pour tous car la célèbre marque Heineken, grand sponsor de l’UEFA, vient de sortir un nouveau slogan, un rien moqueur : « Ne buvez pas en lançant une ligue, et profitez de votre bière Heineken” en anglais dans le texte.