Lors d’une conférence de presse le 15 février, la leader indépendantiste a déclaré qu’après neuf ans au gouvernement, le moment était venu de partir.

C’est un record pour cette nation de 5,5 millions d’habitants.

 

Départ surprise

Selon The Herald, le « visage de la politique écossaise » prend sa retraite. Nicola Sturgeon, partisane de l’indépendance de l’Écosse et Premier ministre du pays depuis novembre 2014, a rendu sa démission publique mercredi 15 février.

Lors d’une conférence de presse convoquée à la hâte à sa résidence officielle d’Édimbourg peu après midi, heure locale, elle a expliqué que, selon elle, un leadership efficace implique de savoir quand céder son siège : « C’est une période charnière pour moi-même, mon parti et ma nation ».

 

Cette décision, que le quotidien de Glasgow qualifie d’ « inattendue », intervient après neuf ans de mandat, ce qui constitue un record depuis la création, en 1998, d’un parlement et d’une administration décentralisés dans ce pays de 5,5 millions d’habitants, composante du Royaume-Uni. Le Parti national écossais (SNP) nommera un remplaçant à Nicola Sturgeon, la première femme dirigeante de l’organisation.

 

Une domination toujours nette, mais en déclin

 

La dirigeante de 52 ans a pris le contrôle du gouvernement vers la fin de 2014, quelques semaines seulement après le rejet de la sécession par les électeurs, selon la presse britannique. Elle avait prévu d’organiser un nouveau référendum sur la sécession à la fin de 2023, mais ce rêve a été anéanti par une décision de la Cour suprême britannique l’an dernier.

Lors des élections générales britanniques de 2019, le SNP a remporté une majorité écrasante des sièges de Westminster en Écosse, solidifiant ainsi son règne au nord du mur d’Hadrien. Le parti politique indépendantiste a également triomphé haut la main lors des élections locales de 2021 ; toutefois, le SNP a eu besoin du soutien des Verts pour obtenir une majorité. The National, un journal favorable à la sécession, admet que « sa popularité avait pris un coup ces dernières semaines. » Les échecs dans la lutte contre la pauvreté, les disparités éducatives et les overdoses de drogue en sont la cause.

Sa fragilité a surtout été causée par une vive polémique autour de l’adoption d’une loi sur le genre, fin décembre, et par une saga autour de la détention d’un prisonnier trans reconnu coupable de deux viols dans un établissement pour femmes.

 

Indépendance écossaise

Les journalistes ont reçu l’assurance de Nicola Sturgeon qu’elle tiendrait sa promesse d’indépendance au sein du parlement local jusqu’aux prochaines élections, prévues pour 2025, après avoir déclaré que « ce n’est pas une question de contraintes à court terme. »

Le soutien de l’électorat à l’idée de quitter Londres semble faiblir dans les sondages les plus récents, après avoir atteint un niveau record pendant l’épidémie de Covid-19.