Invasion de l’Ukraine

 Le 24 février peu avant l’aube, le président Poutine s’est adressé à la nation russe, pour annoncer le début d’une « opération spéciale » visant l’Ukraine. Derrière ce vocable, c’est plutôt d’une invasion dont il est question : les troupes russes sont entrées en Ukraine et progressent vers l’Ouest. D’intenses bombardements ont frappé le pays, à Lviv, Kiev, Marioupol, Odessa, Kherson et Kharkiv, entre autres. À ce jour, près de deux millions d’Ukrainiens ont fui le pays, notamment vers la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie, la Pologne et la Moldavie. Cette crise humanitaire vient s’ajouter à la crise politique, économique, sociale et sanitaire que vivait le pays depuis la révolution de Maïdan en 2013, qui avait précédé l’annexion de la Crimée en 2014 et la sécession des Républiques Populaires de Donetsk et de Lougansk, dont la Russie vient d’ailleurs de reconnaître l’indépendance. La Russie entend empêcher l’Ukraine d’intégrer l’OTAN et l’Union Européenne. Le président ukrainien Zelenski appelle la communauté internationale, et particulièrement les pays membres de l’OTAN, à lui venir en aide, ce qui pour le moment se traduit surtout par des livraisons d’armes et d’équipement.

 

Sanctions contre la Russie

 Immédiatement après l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, la communauté internationale, et tout particulièrement l’Union Européenne et les États-Unis, ont pris de très lourdes sanctions tant contre des personnalités proches du Kremlin, comme les membres du gouvernement russe, le président Poutine, les oligarques proches du pouvoir, les parlementaires du parti Russie Unie, et mêmes certaines entreprises.

 Les compagnies aériennes russes sont persona non grata dans le ciel européen.

 Néanmoins, sur la question des sanctions, leur portée ne fait pas l’unanimité parmi les membres de l’Union Européenne, certains pays étant très dépendants des hydrocarbures russes et notamment du gaz (Allemagne, Autriche, Italie). Le gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie a l’Allemagne a vu sa mise en service gelée. L’effet des sanctions, pourtant très fortes car visant à placer la Russie au ban de la communauté internationale, risque d’être atténué par le fait que la Russie ces dernières années a renforcé son autarcie économique pour être de plus en plus indépendante économiquement dans ses échanges avec l’Union Européenne.

 Il semble très difficile pour l’Europe de se passer des hydrocarbures russes dans l’immédiat, les infrastructures n’étant pas prêtes. Enfin, de très nombreuses enseignes occidentales ont cessé leurs activités en Russie.

 

Inflation

 Résultante de la pandémie et de la crise russo-ukrainienne, l’inflation se maintient à des niveaux très élevés en Europe. Ainsi, Eurostat table sur 3,5 % d’inflation dans la zone Euro pour 2022. Ces prévisions pourraient néanmoins être revues à la hausse après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, notamment pour ce qui est des prix de l’énergie et des biens de consommation alimentaire (pâtes notamment) : la situation d’instabilité actuelle influe fortement les cours du gaz et du blé, la Russie produisant beaucoup de gaz et l’Ukraine comme la Russie produisant beaucoup de blé.

 Certaines régions du monde, notamment le Maghreb, risquent de se retrouver rapidement en situation d’insécurité alimentaire critique si les approvisionnements russes ne pouvaient être livrés.

 

Covid

 À la faveur de la crise ukrainienne, la pandémie de Covid-19, et plus particulièrement sa vague Omicron, s’efface peu à peu de l’actualité européenne. De nombreux pays avaient déjà aboli la plupart des restrictions en février. L’Italie et la France doivent le faire courant mars, le 31 et le 14 respectivement. La pandémie est de plus en plus souvent considérée par les pays européens comme une maladie endémique dont la dangerosité et la létalité vont s’atténuer avec le temps.

 

La question reste maintenant de savoir si la reprise économique sera au rendez-vous dans une Europe surendettée et très éprouvée économiquement par les mesures de restrictions alors même que la guerre vient s’inviter à nouveau sur le sol européen.