Élections présidentielles en Arménie

 

Les 2 et 3 mars dernier se sont tenues en Arménie les élections présidentielles anticipées, provoquées par la démission du président en exercice, Armen Sarkissian, trois ans avant le terme de son mandat. Le pouvoir de M. Sarkissian, fragilisé par ses différends à répétition avec le premier ministre Nikol Pachinian, issue de l’opposition et arrivé au pouvoir à la faveur de la révolution de 2018, faisait l’objet de controverses régulières sur son étendue.

 

  1. Sarkissian a par ailleurs été accusé d’avoir une double-nationalité, qui l’aurait théoriquement empêché d’accéder à la présidence. Ces accusations se sont avérées fondées, le président ayant acquis il y a quelques années la nationalité de Saint-Christophe-et-Niévès, paradis fiscal des Caraïbes.

 

Élu en 2018 au suffrage indirect pour un mandat de 7 ans non-renouvelable, il aurait dû quitter le pouvoir en 2025. C’est Vahagn Khatchatrian, ancien maire d’Erevan, qui a été élu par l’assemblée nationale pour lui succéder. L’Arménie, indépendante depuis 1991, reste une démocratie fragile, souvent touchée par les scandales de corruption, plusieurs anciens présidents ayant récemment été inculpés (Robert Kotcharian, Serge Sarkissian) dans différentes affaires.

 

La révolution de 2018, qui avait porté au pouvoir l’actuel premier ministre Nikol Pachinian, avait apporté un vent d’espoir, contrecarré par la reprise de la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan à l’automne 2020, qui a vu l’Arménie perdre le contrôle sur la majeure partie de l’Artsakh (ou Haut-Karabagh) au profit de l’Azerbaïdjan.

 

 

La Géorgie et la Moldavie candidates à l’adhésion à l’Union Européenne

 

Conséquence directe de la guerre en Ukraine, deux nouveaux pays, la Moldavie et la Géorgie ont officiellement déposé leurs candidatures à l’adhésion à l’Union Européenne. La Géorgie, qui a entrepris de se tourner vers l’Occident depuis la révolution de 2003 qui avait vu la chute du président pro-russe Chevernadze au profit du jeune président pro-européen Saakachvili tombé depuis en disgrâce, craint beaucoup son puissant voisin russe, qui l’a déjà amputée de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud lors d’une guerre éclair en 2008.

 

La Moldavie quant à elle, aux prises avec les séparatistes pro-russes en Transnistrie depuis près de 30 ans, aimerait se rapprocher de l’Occident suite à l’élection en 2020 d’une présidente pro-européenne, Maia Sandu, et regarde avec envie la Roumanie voisine, dont elle est culturellement très proche, qui a rejoint l’Union Européenne en 2007. D’autres pays, balkaniques notamment, comme la Macédoine du Nord, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Monténégro et le Kosovo aimeraient rejoindre à terme l’Union Européenne, mais pour l’heure, aucune extension n’est prévue à court-terme, l’Union Européenne ayant déjà de nombreux défis internes à relever à 27.

 

 

Élections présidentielles en Hongrie

 

Le 10 mars dernier s’est tenue l’élection présidentielle hongroise, première d’une série de rendez-vous électoraux en Hongrie.

Le président sortant, János Áder, ayant déjà effectué deux mandats de 5 ans, il ne peut plus être candidat à sa propre réélection. En Hongrie, le président est élu au suffrage indirect pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois. Deux candidats s’affrontent : Katalin Novák, ministre des affaires familiales de Viktor Orbán, soutenue par le gouvernement, et le candidat indépendant Péter Róna, soutenu par une large coalition d’opposition. Le rôle du président est principalement honorifique. Sans grande surprise, Katalin Novák est élue avec presque 73 % des voix.

 

Début avril auront lieu des législatives à risque pour le premier ministre sortant Viktor Orbán, candidat à un cinquième mandat, le quatrième depuis son retour au pouvoir en 2010. Face à lui, l’opposition s’est constituée en large coalition, allant de l’extrême-droite (Jobbik) à la gauche (Parti socialiste hongrois) en passant par les écologistes (Parti vert de Hongrie) et les libéraux (Momentum) pour présenter un candidat unique, l’économiste Péter Márki-Zay, élu à la suite d’une primaire.

 

Par ailleurs, le même jour doit se tenir un référendum sur quatre sujets de société ayant trait à l’éducation sexuelle des mineurs et à la promotion de la transidentité.

 

 

Élections générales à Malte

 

Le 26 mars dernier se sont tenues à Malte les élections générales pour renouveler les députés de la chambre des représentants. Le parti travailliste conserve sa majorité, au détriment du parti nationaliste. Le premier ministre travailliste est reconduit dans ses fonctions.

 

Autrefois connue pour sa démocratie paisible, Malte a montré ces dernières années des facettes plus sombres suite à l’assassinat de la journaliste d’investigation Daphne Caruana Galizia en 2017, qui avait notamment révélé les Malta Files, documents prouvant l’implication de nombreux responsables politiques maltais dans des scandales financiers et d’évasion fiscale, dont le premier ministre de l’époque, Joseph Muscat. Ses enquêtes avaient révélé une corruption généralisée sur l’île jusqu’au plus haut niveau de l’état, l’enquête concernant l’assassinat de Daphne Caruana Galizia n’ayant pas encore abouti.

 

 

 

Conflit ukrainien

 

Le conflit ukrainien se poursuit, les forces ayant pris le port de Marioupol et une large partie de la rive gauche du Dniepr.

 

Les pays européens, et particulièrement les pays limitrophes, accueillent des flots de civiles réfugiés (dans lequel se mêle apparemment un tiers de non-ukrainien profitant de la situation pour rentrer en Europe).

 

Le conflit militaire se double d’un conflit économique, financier et énergétique, les pays occidentaux ayant pris de nombreuses mesures contre la Russie, avec en particulier la saisie des biens de nombreux chefs d’entreprises russes. De son côté la Russie annonce l’arrêt des livraisons de gaz à l’Europe si celles-ci ne sont pas payées en roubles.

La Russie s’est également déconnecté de l’Internet mondial à la mi-mars, ce qui fait craindre un redoublement des cyber-attaques.

 

Enfin le Kremlin a annoncé la convertibilité du rouble en or pour la fin avril.

 

Payer le pétrole et le gaz en or et arrimer le rouble à l’or, ça n’a l’air de rien mais c’est un coup très violent porté au roi dollar et il est fort probable que les Américains vont réagir très fortement.

Cette partie d’échecs entre la Russie et les pays occidentaux risque d’être longue et violente.