La demi-finale de la Coupe du Monde a été endeuillée par le décès tragique et stupide d’un jeune de 13 ans, à Montpellier.
C’est un décès qui aurait pu être évité. Mais ce qui serait encore plus tragique, ce serait que rien ne change et que surviennent d’autres décès encore plus tragiques et encore plus nombreux.
A QUATORZE ANS DANS LA RUE
Ce jeune homme avait 14 ans. Le lendemain, il a collègue. Il aurait dû être chez lui. Regarder le match, pourquoi pas, mais ensuite, « au lit ».
S’IMAGINER QUE TOUT LE MONDE SUIT LA COUPE DU MONDE DE FOOT
Tout le monde ne suit pas la Coupe du Monde et s’imaginer que tout le monde envisage de fêter les fins de match est idiot. Il serait bon de s’en souvenir avant d’apeurer les passants ou les voitures au prétexte de faire la fête. Elle perd un peu de son sens si elle n’est plus respectueuse et elle le perd totalement si elle fait peur ou conduit à des accidents graves.
En 1998, j’ai vu une jeune femme dans sa voiture, avec un enfant hurlant de peur dans son siège auto, se faire secouer par ses supporters euphoriques. Dans sa frayeur, elle accéléra brutalement pour se dégager, renversant les piétons autour d’elles. Il n’y a pas eu de blessés – ni de morts – Dieu soit loué, mais on est passé très près de l’accident grave.
ARRACHER LE DRAPEAU D’UN AUTRE
Quel mouche a piqué celui ou ceux qui ont arraché le drapeau de cette voiture ? Qu’ils aient soutenue telle ou telle équipe ne leur donne aucun droit d’agir ainsi. Nous sommes en France ,chacun est libre de soutenir l’équipe qu’il veut et de pavoiser sa maison son jardin ou sa voiture avec le drapeau de son pays.
ARRACHER UN DRAPEAU FRANÇAIS EN FRANCE
Nous pourrions écrire la même chose à propos de drapeau belge en Belgique ou patagon en Patagonie (clin d’œil à notre défunt ami Jean Raspail).
L’adage dit « A Rome, fais comme les Romains ». Malheureusement, l’Education Nationale n’enseigne plus ces proverbes, maximes et adages pleins de bons sens et riches d’histoires. Il est quand même particulièrement mal venu dans un pays « A » de ne pas supporter que les habitants de ce pays « A » fêtent la victoire de leur équipe « A ». Même s’ils ont battu l’équipe « B » dont vous portez la nationalité.
NE PAS SE SENTIR FRANÇAIS EN FRANCE APRS 2 ou 3 GENERATIONS
Il y a les éléments conjoncturels, et il y a les éléments structurels. Parmi ces derniers, comment se fait-il que des enfants d’immigrés, qui sont là depuis plusieurs générations, préfèrent toujours leur pays d’origine à leur vrai pays. Et pour enfoncer le clou, car on ne parle évidemment pas de Polonais, de Péruviens ni de Portugais, comment se fait-il qu’une fraction importante les ressortissants maghrébins se sentent toujours avant tout maghrébins alors qu’ils sont nés en France, vivent en France, travaillent en France, se marient et aient des enfants en France, et enfin décèdent en France ?
Comme disaient certains ce même soir de demi-finale, nous sommes Français pour la Carte Vitale. La formule, aussi lapidaire soit-elle, à le mérite de la clarté. Certains ne se sentent pas du tout Français en France et si la soupe était meilleure ailleurs, ils iraient volontiers ailleurs.
Bien sûr, tous les descendants tunisien, algériens et marocains ne pensent pas ainsi et la liste est longue de ces Français aux racines épicées, pour reprendre une belle expression lue sur Linkedin qui aiment autant la France que le pays de leurs grands ancêtres outre-méditerranée.
Néanmoins je pose la question : quel avenir y a-t-il pour des enfants d’immigrés qui n’aiment pas leur vrai pays ? Qui ne jure que par un pays « racine » souvent sensiblement mythifié ?
Il est probable que pour éviter que ne s’amplifient ces drames (agressivité anti-française à laquelle répond une agressivité anti-maghrébins) il faudra à la fois :
- que ces populations allogènes se décident à s’intégrer ou à partir,
- que les autorités de ces pays d’origine acceptent que les migrants deviennent totalement Français, donc bien moins Marocains, Algériens ou tunisiens qu’aujourd’hui.
- et aussi que les autorités françaises s’attèlent à réellement intégrer ces populations issues du Maghreb (moins de migrants, mais plus de dépenses d’intégrations pour ceux qui « jouent le jeu » et « retour au bled » pour ceux qui ne le souhaitent pas.)
Ce n’est pas forcément politiquement correct, mais cela évitera que ne se multiplient le duel entre pro-France et anti-France, car on passera rapidement des joutes verbales aux heurts, puis des heurts aux ratonnades, et enfin des ratonnades aux coups de feux et enfin des coups de feux aux massacres armés.
En fait, on y est déjà passé. Ce n’est pas une guerre civile, car les heurts sont encore marginaux, mais on s’en rapproche.