Impact de la guerre en Ukraine sur l’économie européenne

Alors que la guerre en Ukraine entre dans son troisième mois, les conséquences économiques pour l’Europe commencent sont chaque jour plus visibles.
Dans certains pays, comme la France ou l’Allemagne, les pénuries commencent à se faire ressentir sur certains produits, notamment l’huile de tournesol. D’autres pays, comme l’Espagne, s’en sortent mieux du fait d’une diversification des importations et d’une importante production locale.
Du côté des hydrocarbures, la Russie a coupé l’approvisionnement en gaz de la Pologne et de la Bulgarie en représailles des sanctions économiques prises par les pays de l’Union Européenne et les États-Unis à son égard. L’Allemagne et d’autres pays de l’ouest de l’Europe après avoir initialement refusé de payer le gaz en roubles pour satisfaire aux exigences russes, commencent à envisager cette possibilité. L’industrie allemande serait très affectée par un arrêt des livraisons de gaz russe, ce qui pourrait provoquer une grave crise économique dans le pays dont l’industrie est un pilier économique pour l’Europe.
Les solutions alternatives sont très coûteuses et longues et difficiles à mettre en place faute de terminaux gaziers en nombre suffisant en Europe. Les économies des pays d’Europe Centrale & Orientale, plus fragiles et moins résilientes, pourraient payer très cher cette crise, alors que leurs finances publiques avaient été relativement épargnées pendant la pandémie.

 

Inflation record dans la zone euro

En un an, les prix à la consommation ont augmenté de 7,5 % dans la zone euro. L’énergie est le poste de dépense qui a le plus été impacté, avec une hausse de 44 % du fait de la guerre en Ukraine. Les gouvernements sont contraints de mettre en place de coûteux dispositifs d’aide à la consommation des ménages, et ce malgré des finances publiques essorées par deux années de pandémie.
D’aucuns pronostiquent même une récession dès cet été dans la zone euro. La France, avec « seulement » 4,5 % d’inflation, s’en sort mieux que nombre de pays européens, comme les Pays-Bas (11,9 %), l’Espagne (9,8 %), ou les Pays Baltes où l’inflation est à deux chiffres.

 

Politique énergétique en Allemagne

L’Allemagne, qui a fait le choix il y a quelques années de sortir du nucléaire, sous la pression des écologistes, risque de payer très cher son choix énergétique.
Le recours massif au charbon qui s’en est suivi engendre de graves problèmes de pollution de l’air, et des manifestations de riverains ont lieux dans la Ruhr contre la destruction de villages pour exploiter de nouvelles mines de charbon. La hausse des prix de l’énergie pourrait se répercuter très fortement sur l’économie allemande et la fragiliser à long-terme, notamment sa puissante industrie.

 

Livraisons d’armes à l’Ukraine

En Allemagne, le débat fait rage sur la question des livraisons d’armes à l’Ukraine. En effet, le pays dont les forces armées sont très limitées depuis 1945, pourrait livrer des armes à l’Ukraine contre la Russie, marquant un tournant dans les relations privilégiées entre l’Allemagne et la Russie, et pour Moscou, un camouflet. Le chancelier Scholz, qui a commencé sa carrière politique dans l’aile pacifiste du SPD au moment de la crise des euromissiles dans les années 1980, subit pressions et critiques, y compris au sein de son propre camp sur la question de savoir si l’Allemagne doit livrer des armes à l’Ukraine. Pour rappel, l’Allemagne a souvent été accusée, notamment en Europe Centrale & Orientale, de jouer un double jeu vis-à-vis de Moscou, aussi cette décision pourrait marquer les prémices d’un rapprochement avec ces pays au détriment de la relation privilégiée de Berlin avec Moscou.

 

Covid : volte-face sur le tout vaccinal en Pologne et au Danemark

Le Danemark vient de mettre en pause sa campagne de vaccination de masse contre le covid, les autorités sanitaires danoises estimant avoir atteint une couverture vaccinal suffisante, à la faveur du printemps et de températures plus douces. La campagne sera reprise à l’automne. Le pays a d’ores et déjà levé les dernières restrictions début février, et la situation est parfaitement contrôlée, signe d’un affaiblissement généralisé de l’épidémie. De son côté, la Pologne veut mettre fin à ses contrats de livraison de vaccins avec Pfizer, ce qui présage une longue bataille juridique. La vaccination ne décolle pas, et reste en deçà de la moyenne européenne, alors que la pandémie a énormément reflué ces dernières semaines.

 

Le vaccin de Valneva recalé par l’Agence Européenne du Médicament

L’entreprise franco-autrichienne Valneva, fleuron de l’industrie pharmaceutique européenne, a annoncé que l’Agence Européenne du Médicament lui avait demandé de soumettre des documents complémentaires avant de statuer sur une éventuelle autorisation de mise sur le marché conditionnelle de son vaccin à virus inactivé contre le covid. Le laboratoire, qui a déjà obtenu des commandes et des autorisations au Royaume-Uni et à Bahreïn notamment, a indiqué que cela allait retarder les premières vaccinations au début de l’été probablement.