Le parallèle entre les deux révolutions iraniennes et syriennes est saisissant. La Syrie connaitra-t-elle le même avenir que l’Iran actuel des Mollahs ?
FLASHBACK : IRAN, JANVIER 1979
Flashback : En 1979, règne un dirigeant autocrate en Iran. Il s’agit du Shah. Il tient son pays d’une main de fer, servi par une police politique réputée terrifiante que tous les opposants redoutent – à raison.
Une opposition existe, en exile, qui finit par réussir à prendre le pouvoir au terme d’une Révolution.
Le nouveau régime est constitué de deux forces principales : les « Démocrates », donc les communistes en ces années 70, et les Islamistes.
Ils ne s’entendent sur rien, sauf à faire tomber le régime actuel. Mais quand ils parlent de libérer le peuple, les femmes, les étudiants, les ouvriers de l’oppression, ils n’entendent pas du tout la même chose.
Lâché par ses parrains internationaux (ici, les Etats-Unis et l’Europe), le régime du Shah s’effondre et le Shah part en exil.
Le tableau syrien actuel est exactement identique.
Un régime autocratique, des oppositions qui n’ont rien de commune entre Forces Démocrates et Islamistes, mais additionnent leurs efforts dans un but commun : faire chuter le régime ; des « parrains » internationaux qui lâchent le régime en place, condamnant le despote à la fuite.
Dans les deux cas, le peuple se réjouit, et les caméras du monde entier sortent des prisonniers hagards des geôles fachistes, forcément fachistes.
Partout, les médias, chancelleries et organes officiels se réjouissent de la chute du dictateur. Fin de partie.
UN MOLLAH VAUT-IL MIEUX QU’UN SHAH ?
L’euphorie fut, en Iran, de courte durée.
L’Ayatollah Khomeiny installa très vite une nouvelle dictature, islamiste celle-ci, balayant les forces démocrates rebelles qui furent les dindons de la farce et se retrouvèrent dans les geôles du nouveau régime, au main d’un police du régime dont seul le nom avait changé – mais pas les mauvaises habitudes.
Cinquante ans plus tard, le peuple qui manifestait sa joie dans les rues de la capitale pleure désespérément et priant le ciel que quelqu’un parvienne enfin à briser le joug qui écrase leurs épaules et pend sa jeunesse pour avoir danser ou chanter.
Bref, les Iraniens et les chancelleries occidentales regrettent le méchant Shah, qui finalement, avait du bon.
SYRIE : DES SIGNAUX FAIBLES INQUIETANTS
Fort heureusement, la Syrie n’est pas condamnée à vivre le même supplice que l’Iran. Mais je mets ma main à parier que le chemin sera le même.
Les nouveaux maîtres du régime syrien ont commencé à montrer ce vers quoi ils voulaient aller.
Gouvernement de coalition : Afuera ! comme dit l’Argentin Millei. Les factions non HTS ont été exclus des pourparlers du nouveau futur gouvernement syrien. Bravo.
Le nouveau ministre de la justice a annoncé, parmi ses premières décisions, que les femmes ne peuvent plus être juges ; et qu’en conséquent les dossiers qui étaient gérés par des femmes juges devaient être réaffectés à des hommes et que ces femmes devaient changer de métier. Bravo.
Le nouvelle homme fort du régime a annoncé que les femmes doivent se mettre à porter le voile islamique volontairement (bien entendu !) mais que si elles ne le faisaient pas de manière volontaires, elles sentiraient bientôt la violence coercitive de l’Etat. Bravo.
Les communautés chrétiennes sont désormais priées de ne plus faire sonner les cloches de leurs églises. Bravo.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, vous, mais j’ai bien peur que cette bonne nouvelle de la chute du régime de Bachar El-Assad soit une victoire à la Pyrrhus, ou plutôt à l’Iranienne. Qui vivra verra. Ou, plus vraisemblablement, pleurera amèrement.