Pour devenir pilote professionnel, il y a trois possibilités.

La première : l’armée.

Chaque année, l’armée recrute et forme de très nombreux pilotes d’avions, de drones et d’hélicoptères.  En général, le futur pilote signe un engagement de dix ans au terme desquels il peut se reconvertir en pilote professionnel civil.

La seconde filiale, c’est l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile qui organise un trois concours de recrutement. Être payé pour devenir pilote, qui n’en a rêvé ?

Tout le monde veut donc faire l’ENAC. Forcément, c’est prestigieux et gratuit. Mais il y a une vingtaine de places pour plusieurs milliers de candidats. D’où une sélection féroce des dossiers.

Sans avoir fait plusieurs années de (bonne) prépa, inutile de perdre votre temps, autant être clair, net et précis. Les élus sont peu nombreux – mais chanceux.

Il existe donc une troisième filière, alternative, et qui est celle qui forme le plus de pilotes de ligne – et de loin – ce sont les écoles privées de pilotage, qui recrutent au niveau bac – et non avec le bac, subtile nuance ! Revue de détail de l’offre en France.

Comment choisir son école ?

Attention à bien faire le tour des offres, des tarifs et des conditions contractuelles. Certaines sont là avant tout pour faire de l’argent. Que se passe-t-il si vous échouez aux examens théoriques ? Que se passe-t-il si vous changez d’avis en cours de formation ?  Si vous développez une phobie de l’avion ou si vous vous apercevez que votre rêve de jeune n’est pas celui de vos parents qui auraient tellement aimé que vous soyez pilote vous aussi, comme papa ou grand-papa ?

Certaines écoles cherchent à produire le plus rapidement possible des pilotes de ligne, d’autres ont une approche plus pédagogique et souhaite former des adultes responsables, à l’aise dans leurs baskets, tout en devenant pilotes de ligne. Cette différence d’approche ne peut se sentir qu’en étudiant soigneusement les offres et ne pas se contenter de l’effet « waouh » initial.

Parmi les écoles de pilotage privées en France, citons les principales (les deux premières se distinguent clairement du lot par la qualité globale de leur formation) :

  • L’Ecole Supérieure d’Aviation, également appelée « Sup Aviation ». Cette école, récente, a eu l’excellente idée de coupler ses formatons à une université. Résultat : vous sortez pilote professionnel et diplômé de l’Université de Cergy Paris (Bachelor à Licence, selon la formation).
  • Airways College  à Agen : une des meilleures écoles, incontestablement. L’école cherche vraiment à former des individus équilibrés en plus de pilotes. Esprit de cohésion poussé. Récemment, l’école a ouvert un nouveau campus en banlieue parisienne (à Melun). Elle propose également une formation mixte en France et en Floride.
    C’est la seule école de pilotage (avec Iroise Formation) à afficher clairement ses prix sur son site internet
  • Trimaille Aéro Formation à côté de Paris : l’école a formé des centaines de pilotes AirFrance depuis cinquante ans et vit sur sa réputation mais gagnerait à se renouveler, à l’image de leur site internet préhistorique.
  • Wecair, basé à Bordeaux et Bruxelles
  • Astonfly: sans doute l’école qui forme le plus de pilotes par an aujourd’hui. Le marketing, la vente et la formation sont poussés au maximum. Une machine à cash avant tout. Des conditions contractuelles à relire deux fois avant de signer.
  • EATIS flight academy basée à l’aéroport international de Strasbourg
  • Iroise formation à Brest : l’école bretonne qui a bien grandi ces derniers temps. Elle joue la carte des prix compétitifs.
  • Aeroformation à Lyon
  • APA TRAINING (ou Airline Pilote Académy) à Tours. C’est APA Training qui a racheté l’Institut Mermoz, dont les manuels théoriques sont présents dans quasi toutes les écoles de formation.
  • Cannes Aviation : une valeur sûre, une école ancienne ayant fait ses preuves, et bénéficiant d’une météo exceptionnelle pour voler avec plus de 2700 heures d’ensoleillement par an (contre 1600 heures en Ile-de-France et à Brest)
  • AeroPyrénées: Cette école, dirigée de main de maître par Ghislaine Barrère, est située à Perpignan et en banlieue parisienne (sur la plateforme aéroportuaire de Toussus le Noble, dans les Yvelines, comme Trimaille et Astonfly). Elle offre l’avantage de proposer aussi, à l’issue de la formation de pilote professionnel, de devenir pilote instructeur (les jeunes pilotes peuvent ainsi augmenter leur nombre d’heures de vol rapidement, en étant rémunéré qui plus est.

 La vie étudiante

Notons, car ça compte, qu’il faut prévoir l’hébergement et le transport pendant la formation : les aéroports sont souvent mal desservis par les transports en commun et le jeune étudiant a intérêt à avoir une voiture. Les coûts d’hébergement en Ile-de-France sont très sensiblement plus élevés qu’en province. En deux ans ou plus, ça n’est pas négligeable.

Certaines écoles offrent un réel service ajouté en matière de logement avec un réel campus étudiant. D’autres pas. C’est un point très important dans le choix d’une école où l’on va vivre non-stop pendant deux ans.

 

Ecole de pilotage en dehors de la France

Il existe d’autres écoles de pilotage importantes en Europe, en particulier en Grande-Bretagne et en Espagne. Les pays d’Europe de l’Est aussi essaient d’attirer les jeunes recrues avec des tarifs très compétitifs. La barrière linguistique reste un frein majeur, les étudiants préférant étudier le pilotage d’avion dans un pays anglophone en priorité, voire francophone ou hispanophone à la rigueur, mais sont peu convaincu de l’intérêt de parler hongrois ou letton. Les écoles anglaises jouent sur cet aspect linguistique et ont tendance à afficher des tarifs supérieurs de 10 à 20%.

Il est globalement bien plus rentable d’aller passer deux ou trois mois en immersion complète dans un ou plusieurs pays anglophones : vous dépenserez autant mais en plus vous aurez eu le plaisir de voyager.

Les écoles de pilotage canadiennes viennent régulièrement présenter leurs formation en France, comptant sur l’attractivité globale du Canada et particulièrement du Québec francophone. Leurs tarifs sont compétitifs. Le seul inconvénient – majeur – reste la conversion d’une licence de pilote canadienne (ou FAA) en licence EASA : c’est globalement long, coûteux et complexe.  Mais pour qui envisage de faire sa vie en Amérique du Nord, c’est un scénario parfaitement pertinent.

 Les Cadets AirFrance (ou d’autres compagnies aériennes)

Petit retour en arrière : pendant longtemps, AirFrance a formé ses propres pilotes, via les « Cadets d’AirFrance » : vous commenciez votre formation de pilote en étant assuré de travailler chez AirFrance : le programme était alléchant.

Il a fonctionné longtemps jusqu’à ce qu’AirFrance décide de s’en passer, l’offre de pilotes étant à ce moment là supérieure aux besoins des compagnies aériennes. Pourquoi payer pour former des jeunes quand on peut les recruter sans débourser quoi que ce soit. C’était les années 90 puis les années 2000.

Ensuite, le marché à évolué de nouveau et le boom de l’aviation a de nouveau conduit les compagnies aériennes vers une pénurie de pilotes. Certaines ont donc re-lancé les programmes de Cadets, afin se sécuriser leurs recrutement en pilotes. L’idée est simple : la compagnie aérienne prend en charge une partie des frais de formation en échange d’un engagement contractuel à y travailler pendant plusieurs années.

En Europe, AirFrance, Easyjet ou Wizzair s’y sont lancées.

La pandémie actuelle du COVID19 pourrait re-brasser les cartes à nouveau : selon la gravité et surtout la longévité de la crise sanitaire actuelle, le trafic aérien va connaître un trou d’air plus ou moins long. Le besoin de pilote a fondu comme neige au soleil et le nombre de jeunes pilotes professionnels disponibles sur le marché de l’emploi est élevé.

Il est encore trop tôt pour dire si les compagnies aériennes vont modifier leurs stratégies de recrutement sur ce métier qui connaîtra à nouveau des tensions dans quelques années.

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